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KAIKOURA BACKCOUNTRY TRACK EN HIVER

Ascension de cascades, sommet enneigé, chemin perdu dans les gorges, nous avons perdu le nord à plusieurs reprises mais nous avons finalement atteint notre objectif. Au mental, lorsque tous les muscles du corps ne suffisaient plus.  Aujourd'hui, impossible n'est pas ... Belge !


En quittant la petite ville de Bleinheim, nous décidons de nous offrir un court séjour à Kaikoura.
Cette petite péninsule qui semble attirée par l'océan, brisant la monotonie de la côte orientale, attire notre attention. Cependant, nous étions loin de nous douter de ce qui nous attendait dans les vallées des alentours.
Le Backcountry de Kaikoura ; trois jours et deux nuits de randonnée sauvage autour du Mont Fyffe (1.602 mètres). De nombreux débris ont endommagé le chemin qui relie le Mt Fyffe Carpark au Hapuku Carpark, ce qui en fait un trek classé au niveau "Expert". De plus, la saison hivernale rend la plupart des chemins plus glissants, plus imprévisibles, en bref, plus dangereux.

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Premier jour : Kowhai river

En théorie, un bon randonneur devrait mettre seulement trois heures pour atteindre le premier refuge. Cependant, la fonte des neiges accumulées lors de la dernière semaine renforce le débit de la rivière Kowhai. Nous sommes forcés à traverser ce torrent à plusieurs reprises, cherchant à escalader les parois rocheuses lorsqu'elles le permettaient. L'eau est froide, et elle semble le devenir de plus en plus, à chaque nouveau passage. Le trek est mal indiqué, tant et si bien que nous perdons de vue le lit de la rivière ; il nous faut revenir sur nos pas, mais cela ne suffit pas à entamer notre enthousiasme. Nous parvenons à la Hut Kowhai en fin d'après-midi, profitant d'un merveilleux couscous à la braise, avant d'être rejoints par deux jeunes gens venus de Christchurch. Hayden et Marieka. La nuit est fraiche, mais nous dormons comme des loirs grâce au nouveau sac de couchage supplémentaire que nous venons d'acheter pour complémenter nos sacs un peu trop légers pour la saison sur l'île du Sud. 

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Deuxième jour : Kowhai saddle (1.153 mètres)

Le ciel est toujours bleu, les oiseaux chantent, et nous quittons la hut en traversant une première fois la rivière le sourire aux lèvres. Joaquim imite Gandalf le gris avec son bâton de marche, tout va pour le mieux. Après 1h30 de marche, nous prenons le mauvais itinéraire en remontant un cours d'eau qui n'est pas le bon. En s'enfonçant en direction du Mont Fyffe, nous perdons la trace du trek durant quatre bonnes heures. Ce n'est qu'après avoir décidé de faire demi-tour, et redescendu toutes les roches trempées que nous avions escaladées, que nous retrouvons les balises oranges. L'après-midi est bien entamée mais nous décidons de continuer vers le second refuge, une décision qui aurait pu nous mettre dans une bien mauvaise situation. Les 200 derniers mètres sont complètement sous neige et notre matériel n'est pas adapté. Sans crampons sous nos chaussures, sans piolet, nous payons chaque mètre à la sueur de nos fronts. Nous sommes même contraints à ramper pour ne pas perdre notre équilibre et perdre, sur une glissade, ces mètres chèrement gagnés. La lumière du jour disparait à l'horizon pendant que nous nous hissons tant bien que mal au sommet du Saddle. Ce n'est pas que le début de nos galères, car la nuit est bien là et nous ne sommes finalement qu'à mi-chemin. La descente se fait d'abord en luge grâce à nos larges sacs à dos, ce qui représente un gain de temps, mais nous devons ensuite continuer sur nos jambes. On s'enfonce, parfois allègrement, et la neige peut cacher des roches qui se détachent de la terre molle pour nous écraser les tibias et les malléoles. Une horreur éclairée aux lampes frontales. Nous parviendrons après 10 heures de trek au deuxième refuge, tremblants, halletants, en tombant dans les bras l'un de l'autre. Marieka et Hayden n'en reviennent pas, ils pensaient que nous avions abandonné après avoir perdu la trace de nos pas.

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Troisième jour : Hapuku Valley

Déjà épuisés avant même de quitter la hut, nous prenons la route avec la motivation du dernier jour. Le pire est derrière nous ! Il ne reste plus qu'à terminer le travail. La matinée se passe bien malgré un ciel bien plus gris, une pluie fine battant sur nos épaules. On croise même la route de jeunes cervidés sautillant sur le flanc des montagnes ! En arrivant dans les gorges de Hapuku ... Malheur, nous faisons le choix de suivre le cours d'eau plutôt que de remonter dans les bois. C'est le début d'une nouvelle bataille contre les flots glacés, le moral dans les chaussettes trempées, avec la crainte de voir quelques rochers se détacher d'une paroi douteuse. Finalement, nous arrivons après six longues heures de marche à la fin du trek. Nos chutes, de plus en plus fréquentes, trahissent la faiblesse de nos organismes. Les deux dernières heures sont très monotones, et semblent avoir été posées-là par le diable en personne afin de saper les dernières forces des randonneurs. Néanmoins, nous sommes bien vivants et heureux d'avoir tenu jusqu'à bout du bout.

 

Une leçon à retirer de cette expérience ? Mieux préparer nos itinéraires en pleine nature - et surtout - vérifier si les conditions climatiques requièrent un type d'équipement plus spécifique.

Prix?

Gratuit 
 
où?

Kaikoura, Nouvelle-Zélande

quand?

Juillet - Août 

Durée?

3 jours, 2 nuits 

Difficulté?

Expert 

 

L'expérience en vidéo 

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