
LA GROTTE DE NAYE EN SUISSE
Retour sur le premier spot de l'itinéraire: sur le trek menant au rocher de Naye. Bien indiqué par notre guide virtuel "Osmand", nous ne manquons pas l'entrée d'une première grotte qui nécessite une courte exploration de 5-10 minutes.
Plus loin, Nous croisons une seconde entrée avec une pancarte: "seulement pour randonneurs entrainés, équipements indispensables: chaussures et lampe frontale...passage à vos risques et périls"
Nous avons des chaussures, une lampe frontale (une pour 4 mais bon...) et nous sommes des randonneurs expérimentés (enfin, presque). Nous nous engageons alors dans les grandes galeries souterraines avec un brin d'excitation, sans savoir ce qui nous attendais vraiment. Sans oublier que nous avons des sacs de 12kg sur le dos, le ventre vide ainsi que deux misérables indications sur la pancarte pour ne pas nous perdre dans la grotte et trouver la sortie de l'autre côté.
Nous nous engouffrons, la lumière naturelle disparait peu à peu nous laissant à la merci de notre lampe-torche alors que les grandes galeries se rétrécissent au cours de notre avancée. Après 15 minutes sous terres, les passages deviennent juste assez larges pour une seule personne, nous voilà arrivés dans le fameux "boyau" mentionné à l'entrée.
Il faut même nous délester de nos sacs et les trainer tout en se faufilant à travers ce dédale rocheux dans lequel nous nous sommes empêtrés. Après une vingtaine de mètres dans le boyau, nous entrevoyons une lumière au bout du tunnel (et quand je dis ça, je ne parle pas de notre trépas).
Nous ressortons de la grotte tels des rescapés, exténués par nos efforts, les yeux plissés, la main nous protégeant des rayons d'un soleil aveuglant, les vêtements pleins de calcaire et de boue, le sourire aux lèvres et on se dit : Quelle belle expérience! Cette décharge d'adrénaline de cette courte aventure absolument imprévue (nous n'avions même pas connaissance de ces grottes). Notre unique regret est de ne pas avoir pris le temps de filmer avec la go pro ce moment épique dans le boyau, trop focalisés sur notre avancée et nos mouvements.
Si nous devons retenir quelque chose de cette péripétie, c'est qu'il est bien plus facile de prendre le chemin le plus sûre, le mieux préparé et de garder le contrôle sur les évènements. Mais c'est souvent ce petit imprévu, cette prise de risque et ce brin de folie qui gravent les plus beaux souvenirs. Nous aurions pu faire plusieurs fois demi-tour, ça aurait même été une décision parfois plus sage… Nous n’aurions néanmoins pas eu ce même sentiment d'accomplissement.
Je ne suis pas en train de vous dire de prendre des risques inconsidérés, mais parfois, la peur et les appréhensions vous feront passer à côté de moments inoubliables.