
Après un vol d’à peine 3 heures pour parvenir à cette île de feu et de glace qui nous semble si lointaine, nous commençons notre séjour Islandais à l’extrême ouest du pays, sur la péninsule de Snaefellsness. Nous séjournons dans le village de Grundarfjordour, au pied de l’imposant Kirkjufell (lieu de tournage de GOT). À cette période de l’année (début juillet), il ne fait jamais nuit, ce qui me permet d’assister à des interminables coucher/lever de soleil.


Notre première activité Islandaise sera l’ascension d’un volcan-glacier : le Snaefellsjokull. Après un début de montée tumultueux, uniquement accessible en 4x4, que nous avons décidé d’entreprendre par nous même, c’est un snowcat qui nous aidera à parvenir au sommet enneigé. S’en suivra une bonne heure suspendus par dessus les nuages, à 1446 mètres d’altitude.
Je décide de terminer cette journée par un début d’ascension autonome du somptueux Kirkjufell. Une ascension complète nécessite un guide et le matériel adéquat mais il est possible de l’entamer seul (bien que déconseillé). Relativement sportive, cette première phase de montée me donne une vue imprenable sur les plateaux impressionnants qui font face au Krikjufell.



Le lendemain, cap sur les célèbres Fjords de l’ouest. Après une traversée de 2h30 au départ de Stykkisholmur, nous parvenons au port de Patreksfjordur en ferry. Les fjords de l’ouest nous offrent des paysages à couper le souffle et de nombreuses chutes d’eau. Un élément marquant en Islande est la présence de très nombreux moutons en totale liberté. Il y a plus de moutons que d’habitants sur l’île. Cela implique une attention constante lors de trajets en voiture, particulièrement dans ces Fjords de l’ouest.



Après 3 jours passés à l’ouest du pays, cap sur le sud. Direction la deuxième plus grande ville d’Islande : Akureyri. Passionné par les cétacés, je sais que c’est dans cette région de l’Islande que nous avons le plus de chance d’en croiser (bien qu’il y en ait partout dans cette zone du monde). C’est à 40 minutes de route de là que se font la majorité des excursions baleines, au départ du port d’Husavik. Cependant, m’étant renseigné sur le sujet en amont, je sais qu’il existe un petit centre de plongée local, à proximité de notre logement : le Strytan diving center. Je décide de m’y rendre dans le but de récolter des informations sur une expédition snorkeling avec les baleines à bosse. Une fois sur place, le très chaleureux Erlendur m’accueille et m’informe qu’une sortie imminente est prévue dans le Fjord car des baleines ont été aperçues plus tôt. Il est 19h30, je m’équipe de ma combinaison sèche par-dessus le training que j’avais enfilé et monte à bord d’un petit zodiac gonflable orange pour réaliser mon rêve : me mettre à l’eau au milieu des cétacés. Il nous faudra une petite demi-heure recherche, lancés à vive allure à la recherche d’un nuage de brume surplombant la surface de l’eau. Une demi-heure tiraillé entre stress et impatience, visualisant en boucle les images que je voyais depuis plusieurs années au travers de mon écran. Ça y est, j’entends Erlendur me signaler qu’il a aperçu un souffle de baleine au loin. Je trépigne d’impatience et sens l’émotion monter, je n’avais encore jamais vu de baleine jusqu’à cet instant. Sans mes lunettes, ce n’est qu’à une centaine de mètre de l’animal que je l’aperçois. Déjà à cette distance on prend conscience de la taille de ces géants des mers. Il paraît qu’il s’agit d’un « big boy », 16 mètres environ selon notre skipper. Moteur coupé, nous attendons quelques minutes avant que la magie opère : la gigantesque baleine à bosse prend sa respiration à quelques mètres de moi. Je suis frappé par la grâce de ses déplacements. Comment un être de la taille d’un semi-remorque peut-il sembler aussi agile qu’un danseur classique ? Je comprends malheureusement rapidement que nous ne pourrons pas nous mettre à l’eau car les trajectoires de la baleine sont imprévisibles : elle est en train de se nourrir. Malgré tout, le spectacle reste spectaculaire. Il s’agit de l’expérience de whale watching la plus authentique possible : perdus au milieu d’un Fjord sans un seul bateau à la ronde, sur un petit zodiac, moteur coupé et avec cet imposant cétacé qui vient jusqu’à se frotter contre la coque de notre semi-rigide. Après une heure d’interaction avec « big boy », nous partons à la recherche d’autres baleines. Sur le retour, nous en croisons deux autres également en train de se nourrir. Partagé entre la frustration de ne pas avoir pu me mettre à l’eau et l’émerveillement de cet échange rapproché, c’est la tête remplie de souvenirs et de projets futurs que je quitte le Strytan Dive center, après 3 heures d’excursion. Je ne suis que plus déterminé à voir ces animaux d’encore plus près.



Le lendemain, nous nous rendons à Husavik pour aller observer les cétacés en famille. Les prestataires qui proposent ces sorties sont nombreux à Husavik, nous avons opté pour Gentle Giants Whale Watching. C’est un bateau un peu plus imposant que la veille qui nous emmène au large avec une dizaine d’autres curieux à son bord. Un géologue marin nous accompagne et nous informe tout au long de la sortie ce qui rend le tout très instructif. Ce jour-là ce sont des dizaines de baleines à bosses qui nous entourent et nous avons la chance de croiser un groupe de grands dauphins. C’est à nouveau au plus près des cétacés que nous sommes, parfois un peu trop à mon gout. Je préfère de loin un schéma dans lequel la baleine décide de s’approcher ou non. Malgré tout, après une heure en mer, la capitaine coupe le moteur et deux baleines décident de s’approcher et de passer sous le bateau. Retour au port d’Husavik, qui reste pour moi un paysage marquant de ce voyage. Des bateaux de bois derrière lesquels une brume opaque surplombe l’eau avec, en fond, des monts enneigés.
Il faut savoir que malgré un gouvernement qui tente de cacher au mieux la face sombre de cette forte présence de baleines en Islande, le pays reste l’un des derniers à encore chasser la baleine avec le Japon et la Norvège. Sans le savoir, rien sur place ne nous laisse imaginer une telle aberration.


