LE JAPON
TOKYO ET SES ALENTOURS (東京)
Avec plus de 34 millions d’habitants, la capitale japonaise anciennement nommée Edo (« Porte de la rivière ») impressionne par sa puissance et ses dimensions surréalistes, presque surhumaines. En arpentant ses larges avenues, on ne peut qu’admirer la propreté des lieux, la gentillesse sans borne des Tokyoïtes (eh oui, ce mot existe), et une fois la nuit tombée, les Mille et Une lueurs électriques qui nous projettent joyeusement dans un univers post-moderne. Shibuya, Asakusa, Harajuku, Akihabara, autant de quartiers qui vibrent comme de véritables centres-villes.
Cependant, l’urbanisme tentaculaire cède régulièrement le pas à des espaces verts agréables, agrémentés de temples, d’étangs et de majestueux Sakura. Il faudra bien une semaine pour se faire une première idée de ce qu’est réellement Tokyo : et dix années ne seraient sans doute pas suffisantes pour découvrir tous ses secrets.
Dans la préfecture de Kanagawa, je vous invite de tout cœur à découvrir Kamakura, la petite ville qui abrite le Shogunat le plus puissant du pays aux XII, XIII et XIVème siècle. Ce fut donc un jour la capitale du pays ! Cela permet la construction du Bouddha de bronze (Kamakura Daibutsu) qui mesure quatorze mètres de haut pour un peu plus de cent tonnes. Une journée inoubliable en bordure du pacifique, zenitude garantie !
J’ai eu également la chance de découvrir Nikko, le petit bijou qui se cache dans la préfecture de Tochigi. A elles seules, les vallées boisées et leurs rivières d’eau cristalline valent le détour. Dans ce magnifique cadre naturel, on découvre les mystères du Mausolée de Tokugawa Leyasu. Il faut traverser le sanctuaire dont les ornements feraient pâlir de jalousie n’importe quel autre lieu de culte, et s’aventurer parmi les arbres séculaires pour trouver finalement le sombre tombeau où repose le dernier Samouraï.
A 3776 mètres, un cône enneigé règne en maître sur ces hauts-lieux de mysticisme. « Celui qui gravit le mont Fuji une fois est un sage, celui qui le fait deux fois est un fou » - proverbe bien connu.
LA MAGIE DE GIFU (岐阜)
Les rails de trains nous font ensuite descendre jusqu’à la préfecture de Gifu, située au centre de l’île, après avoir contourné ce qu’on nomme communément « les Alpes japonaises ». C’est un bond en arrière qui s’opère, comme l’impression de revenir à l’époque du Japon ancestral ; en logeant chez l’habitant, on profite des douceurs de ses collines, et de l’air frais qui se promène entre les différentes petites bourgades au toit de chaume. La plus connue s’appelle Shirakawa-Go, et c’est tout simplement un délice pour les yeux.
A Gifu, on se perd dans la nature, on se balade hors du temps. Laissez ces paysages vous inspirer, ils resteront ensuite gravés dans votre cœur. C’est poétique, mais c’est surtout une vérité que je vous invite à aller vérifier par vous-même ! Les cerisiers fleuris confèrent une touchent royale à ces villages de campagne ; les photos hivernales donnent aussi envie d’aller s’y perdre à la lueur des lanternes. Et pour les plus téméraires, il est possible de manger de l’ours.
La richesse culturelle ne se transmet pas uniquement par les petites constructions pittoresques : nous assistons spontanément à une cérémonie locale, où les jeunes adolescents portent le masque de Tengu, en combattant le terrible dragon par la danse et la joute des corps. Une ambiance nocturne, des chants qui s’élèvent gravement, et des familles qui nous arrosent de sourires. Une expérience inoubliable.
.jpg)
OSAKA ET LE STEAK PERDU (大阪)
J’ai oublié de le dire plus haut, mais cette grande île qui constitue la majeure partie du territoire nippon se prénomme Honshū. Les grandes villes sont bien souvent portuaires, et c’est aussi le cas de la belle Osaka. En général, on a tendance à en parler pour ses restaurants, la street food qui anime le centre – oui, les beignets au crevette sont un vrai régal pour le ventre ! Et que dire de ce sushi au thon rouge … bon, je me suis perdu. C’est dire si la gastronomie locale est convaincante. Reprenons l’article.
Le Château d’Osaka (XVI), entouré de ses douves et de ses jardins, est une vraie perle architecturale. Il parait que certaines balades nocturnes s’organisent de temps à autre sur ce joli site. Dans le même quartier, vous pouvez découvrir le musée du Manga. One Piece fait la loi dans le Shōnen Magazine depuis quelques années, mais vous êtes peut-être le prochain artiste qui fera chavirer les cœurs de pirate des japonais … et des afficionados du monde entier pour cette littérature unique.
Profitez de la modernité confortable d’Osaka – par exemple, un petit tour dans une grande roue juchée au sommet d’un immeuble dont le dernier étage est un cinéma, ça ne se refuse pas. Ensuite, partez à la découverte de Nara et de ses daims enragés, de ses temples et de ses pelouses. Le port de Kobe ne vaut pas forcément le détour ; les prix flambent pour le bœuf si convoité, et le quartier le plus sympa est … chinois. Mais au fond, pourquoi pas !
L’IMPERIALE KYOTO (京都)
Le Kansai, autre région qui recèle mille beautés naturelles. Pour arriver jusqu’à Kyoto, je vous recommande vivement la barque à l’ancienne, en forme d’amende douce, qui se faufile entre les gorges escarpées. L’arrivée par la célèbre bambouseraie d’Arashiyama est un vrai plaisir ; ensuite, libre à vous de partir à la découverte de la capitale culturelle. Mais par où commencer ? On dénombre approximativement 1.600 temples et 400 sanctuaires Shinto, en d’autres termes, une cité au patrimoine quasiment inégalé dans le monde.
Parmi mes expériences personnelles, je vous suggère certainement la visite de Ryoan-Ji, un jardin zen composé presque exclusivement de pierres, Fushimi-Inari, le chemin aux toris rougeoyants, suivis par le Kiyomizu de Gion qui surplombe la vallée, et enfin Kinkaku-Ji, le Pavillon d’Or.
En réalité, la richesse de ces lieux est telle qu’il faudrait une éternité entière (voir une deuxième) pour tout présenter par écrit. De plus, chaque ruelle vous envoûte de ses charmes : esthétique, odeurs, mystères. Kyoto reste encore impériale aujourd’hui, et vous ne serez plus la même personne en quittant ses bras.
Note : je ne peux que vous recommander cette célèbre page pour plus d’informations sur ce pays incontournable des grands voyageurs : https://www.ici-japon.com/. J’ai l’impression de n’avoir gratter que très superficiellement ce que je souhaitais vous dire, après n’avoir passé que trois semaines et demi sur place. Une chose est sûre : contrairement à pas mal de gens, ce n’était pas l’une de mes destinations à privilégier. Mais je me suis honteusement trompé, et l’envie d’y retourner est maintenant brûlante comme les flammes qui éclairent les lanternes du quartier geisha. Vive le Japon !
