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EL SALVADOR

San Salvador

Imaginez une ville sulfureuse qui dégage tout ce que le voyageur peut avoir à l’esprit lorsqu’il se représente mentalement l’Amérique centrale : sa chaleur, une culture bariolée qui s’exprime à même la rue, de la musique latine, des petits marchés de fruits exotiques, et une simplicité joyeuse qui pourtant ne frappe pas aux premiers regard – mais qui viendra s’immiscer dans la plupart de vos conversations avec le peuple salvadorien. En toile de fond omniprésente, le majestueux volcan « El Boquerón ». Partout, une lumière à la fois douce et vive, et des oiseaux qui dansent en se déplaçant d’un palmier à l’autre. Idyllique ? Pas vraiment, ou du moins, pas partout. La municipalité de Soyapango occupe toute la partie orientale de la Capitale, et c’est également une zone reconnue mondialement pour la criminalité qui y sévit. En arpentant le boulevard de l’Armée Nationale, ce sont plutôt les épaisses fumées noires que crachent les pots d’échappement qui attirent notre attention ; les nombreux câbles électriques dans le style « favelado », tant de personnes qui attendent leur tour à l’arrêt de bus, un petit sac plastique en main, le regard qui semble un peu perdu. Ici, on ne respire pas la joie de vivre, mais bien la pollution et la crainte de ce qui pourrait encore se passer le lendemain, au coin de la rue. Les maras aux visages tatoués se sont fait plus discrets, mais la situation reste difficile depuis les Accords de paix de 1992. Route du trafic de drogue international, le Salvador et sa belle Capitale souffrent de la poudre blanche. Ici aussi, San Salvador est à l’image de son continent. Soyez prudents, mais profitez de cette ville qui offre plusieurs quartiers agréables (Cuscatlán, Zona rosa, Centro) et une atmosphère on ne peut plus typique. Sans oublier la dégustation de pupusas con queso y frijoles, pour un moment de détente avec une bière nationale bien fraîche. 

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Cerro verde

Direction le département de Santa Ana pour un changement de décor époustouflant ; le Parque Natural du Cerro Verde est un bijou de la nature qui fut particulièrement bien aménagé afin de pouvoir profiter de la beauté du lieu. La vue sur les volcans est imprenable (Izalco à 1980 mètres d’altitude, Santa Ana à 2.381 mètres) et vous emmène ensuite, le long de votre descente, vers le Lago de Coatepeque (745 mètres) qui – malgré son apparence de lac tranquille – est également un volcan formé à la suite de plusieurs éruptions successives dans la région. Une terre de feu, vous dites ?

Pour la petite histoire, le cône d’Izalco est aussi appelé « le phare du Pacifique ». En effet, son cratère brillait d’une telle force que les bateaux pouvaient apparemment le voir depuis le littoral. Les autorités décident alors de construire une belle esplanade surmontée d’un restaurant de luxe, avec un panorama placé à hauteur du sommet. Une fois le chantier terminé … le Phare s’est éteint à jamais.

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Ruta de las flores

Nous sommes maintenant du côté de Ahuachapán. Si vous avez du mal à lire quelques noms, pensez au fait que je vous épargne Zacatecoluca, Chalatenango et autre Usulután. Mais revenons à nous colibris.  La « route des fleurs » relie plusieurs villages bucoliques sur une quarantaine de kilomètres. Relativement proches les uns des autres, il est possible d’en visiter plusieurs sur une même journée. Explorez les nombreuses échoppes et plongez complètement dans cet univers d’artisanat local. Trop touristique ? Pas forcément, car de nombreuses ruelles ont réussi le pari de préserver leur charme et leurs traditions. Prévoyez de la place afin de revenir les bras chargés de jolis souvenirs.

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El Tunco

Comment parler d’un pays situé en bordure du Pacifique, finalement non loin des Caraïbes, sans vous parler de l’océan ? Impossible, bien sûr. Car la plage est un lieu de divertissement important qui attire chaque année des milliers de surfeurs prêts à affronter des vagues colossales. Parmi les sites les plus attractifs, la plage du Tunco (« le cochon », un surnom qui provient des roches atypiques qui transpercent l’eau) et la toute nouvelle Surf-City que je n’ai pas eu l’occasion de voir de mes propres yeux. En même temps, quand on n’est pas capable de tenir sur une planche plus de cinq secondes, on manque vite d’arguments et de motivation pour s’y rendre … Le Tunco, ses plages de galets, ses palmiers majestueux et (surtout) ses tacos aux crevettes ont suffi à mon appétit !  Car oui, les mariscos sont délicieux.

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Tazumal

Enfin, notre voyage se termine à Chalchuapa. Interrogation dans quinze minutes sur tous les noms d’origine indigène que vous avez pu lire dans cet article.

Nous marchons sur les terres qui abritaient il y’a quasiment deux mille ans une grande cité Maya. Le Tazumal, trésor d’archéologie précolombienne, domine le lieu de son imposante présence. Dans les années 1940, l’archéologie Stanley Boggs a découvert ses ruines pour ensuite se permettre une reconstitution avec des matériaux qui aujourd’hui ne seraient plus autorisés sur de pareils sites historiques. Les normes changent ; les civilisations aussi. J’ai eu la chance incroyable de discuter deux longues heures avec un jeune guide, « Alex », membre des associations Maya qui regroupent encore aujourd’hui près de cinq millions de personnes au Salvador et dans ses alentours (Mexique et Guatemala principalement), font vivre les 28 dialectes de cette langue pas complètement disparue donc, et fêtent la vingtaine d’événements lunaires qui s’organisent chaque année à des moments météorologiques bien définis ; équinoxes et solstices, pour donner deux exemples communs. Du sacrifice humain aux relations complexes entre cités-états, de la conquête européenne aux catastrophes provoquées par les éruptions volcaniques, j’ai aussi découvert que mon signe Maya (« Nual ») correspondait à celui du Vent, Ik. Une figure de messager alternatif, et c’est en tant que passeur de mes humbles connaissances que je souhaitais vous délivrer ce nouvel article sur le Salvador.

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